L’immunité

L’immunité. Article le chien sportif novembre 2017

En médecine traditionnelle chinoise, l’immunité fait partie de l’élément métal, lié à la saison automnale ; donc c’est en ce moment même qu’il faut s’en occuper, avant les attaques virales et microbiennes de l’hiver. Dans cet élément métal on retrouve le Poumon, le Gros Intestin et la Peau. Ce sont les interfaces entre le moi et le non moi comme disent les immunologistes actuels.

Le poumon = séparation entre l’air que je respire et mon sang

Le Gros Intestin = séparation entre les aliments que je mange et mon sang

La peau = séparation entre le monde qui m’entoure et m’agresse et mon intérieur.

Les chinois avaient déjà compris il y a des milliers d’années que le système immunitaire dépendant étroitement de la vitalité du Gros Intestins donc de la flore intestinale qu’on appelle maintenant le microbiote.

Le système immunitaire vise donc à éliminer tout agresseur extérieur par deux types de protections :

  • Protection externe : peau, muqueuse respiratoire, muqueuse digestive
  • Protection interne ; les organes immunitaires : amygdales, ganglions, vaisseaux lymphatiques, rate, thymus, moelle osseuse . Les cellules du système immunitaires viennent de ces organes dits lymphoïdes.

Cette immunité est en équilibre permanent entre défense et tolérance, en effet elle doit identifier les agresseurs et les éliminer, identifier les cellules cancéreuses et les détruire, reconnaître et tolérer les cellules et tissus propres à notre organisme.

Il y a deux types d’immunité : l’innée et l’acquise.

  • L’innée appartient à tous les animaux, elle est la première ligne de défense, elle est rapide mais pas très sélective ; elle tire sur tout ce qui est étranger, elle est dite non spécifique ; les soldats sont les globules blancs, les macrophages et les cellules dendritiques.
  • L’acquise : n’appartient qu’aux vertébrés supérieurs. Elle intervient dans un 2° temps si la première ligne n’a pas réussi à éliminer l’agresseur. Elle est donc retardée (se met en place au bout de 4 jours) mais elle est spécifique et a une mémoire. Elle met en fichier l’agresseur et s’il se représente elle l’élimine. C’est l’immunité acquise par les vaccins. Les soldats sont les lymphocytes B (venus de la moelle osseuse) et les lymphocytes T (venus du thymus).

 

Il y a de nombreux facteurs qui peuvent influer sur l’immunité mais le plus important est l’alimentation. En effet 70% des cellules immunitaires sont hébergées par l’intestin, le long de sa paroi ; et à l’intérieur il y a la flore, donc lien flore / alimentation/immunité est évident.

D’autre part la concentration en protéines de la ration est aussi très importante ; en effet toutes les cellules de l’immunité ont besoin de protéines pour se construire et tous les messagers de l’immunité sont des protéines. Donc il faut savoir que la moindre carence provoque une baisse d’immunité. Et le chien domestique, avec des croquettes à 25 % (alors qu’il lui en faut normalement 60%) est un carencé chronique en protéines animales. Donc nos chiens sont tous immunodéprimés !

On comprend aisément qu’avec des croquettes mortes et sèches, avec des matières premières plus que douteuses, le microbiote est également très affaibli  : 2° cause d’immunodépression.

Qu’est ce qu’il faut faire alors ? la réponse est simple : donner beaucoup plus de protéines animales que les pet food en proposent et surtout apporter des pré biotiques , c’est-à-dire des aliments spécifiques de la flore existante , pour que le microbiote fonctionne à fond !

Les protéines animales : viandes crues, abats crus, os charnus, poissons, œufs entiers crus: c’est presque la recette du BARF = 60% du volume total de la ration.

Les graisses animales : c’est la carburant du chien de sport : 20 à 40% de la ration

Les pré biotiques :

  • 1° amidon résistant = riz semi complet cuit 1h = 1 cuiller à soupe par jour (on ne nourrit pas le chien avec cet amidon, mais la flore !)
  • 2°amidon résistant = la banane qui n’est digérée (on devrait dire fermentée) que dans le gros intestin, là où il y a la flore. 4 rondelles par jour suffisent.
  • Polyphénols : fruits crus tous sans exception, plus ils sont colorés meilleurs ils sont.
  • Fibres solubles : légumes cuits, tous sans exception = soupe (l’ail et l’oignons, réputés toxiques, le sont effectivement crus et à des doses qu’un chien n’accepterait jamais ! 1 gousse d’ail cru par kg de chien, et 1 oignon cru par tranche de 5 kg)
  • Stimulant de flore : levure de bière en paillettes

Une fois que l’alimentation est ré équilibrée vers ce qu’on appelle maintenant un régime microbiote (c’est-à-dire qui nourrit la flore autant qu’il nourrit le chien) on peut évoquer tous les stimulants naturels de l’immunité, utilisables très facilement.

Les plantes de l’immunité : de très nombreuses plantes peuvent stimuler le système immunitaire, on les retrouve d’ailleurs dans les protocoles de traitement de la pire maladie due à une déficience immunitaire : le Cancer !

Le Cyprès : il est surtout virostatique (c’est-à-dire qu’il inhibe la réplication du virus lorsque celui-ci est installé) et virucide (c’est-à-dire qu’il tue le virus et l’empêche de pénétrer dans les cellules de l’organisme). C’est la noix de cyprès qui est utilisée ; on la trouve en extrait glycériné ou en teinture mère.

L’échinacée : c’est la plante la plus anti infectieuse de la pharmacopée. Elle est immunostimulante en activant les cellules de l’immunité innée (natural killers, macrophages etc..) et les lymphocytes T et B de l’immunité acquise. Elle est donc bactéricide, virucide et fongicide.

La réglisse : c’est une immuno modulatrice, c’est-à-dire qu’elle stimule l’immunité quand elle est trop basse et la freine quand elle s’emballe (cas des allergies et des maladies auto immunes). Elle a de plus un effet anti inflammatoire remarquable qui se rapproche de l’action de la cortisone. En cas de maladie virale grave, la réglisse est obligatoire !

Le cassis : comme la réglisse il a une action très anti inflammatoire et limite donc l’emballement de la réaction à l’agression d’un virus ou d’une bactérie. Il n’est pas anti viral ni anti bactérien mais il accompagne et potentialise les plantes précédentes. Il faut toujours l’associer dans la formule.

Le ginseng : c’est une plante dite adaptogène, c’est-à-dire qu’elle permet à l’organisme de faire face à un stress majeur aussi bien physique que psychique, elle relance l’activité des surrénales et donc permet la sécrétion par ces petites glandes à côté du rein de sécréter le fameux cortisol qui est notre cortisone naturelle.                                        Il sera plus utilisé en préventif avant la période infectieuse. C’est un stimulant de toutes les fonctions mais surtout de l’immunité.

L’astragale : plante majeure de la pharmacopée chinoise, elle arrive depuis quelques années sur les rayons des herboristes et de nos cliniques. C’est l’une des plus fortes stimulantes connues de l’immunité innée et acquise et elle fait partie des protocoles anti cancéreux. On la réservera aux sujets fragiles et très fatigués en période critique.

Les huiles essentielles de Laurier Noble, Eucalyptus radiata, Ravintsara, Niaouli : tous les 4 sans aucun danger aux doses normales, sont des anti viraux et anti bactériens majeurs. A utiliser en diffusion atmosphérique ou avec des huiles végétales.

En dehors de ces plantes archi connues de l’immunité, il existe bien sur de très nombreuses autres substances naturelles indispensables pour assurer de bonnes défenses. La propolis, le miel, les pollens, la gelée royale dans les produits de la ruche ; la spiruline, la chlorelle, la Klamath chez les algues d’eau douce ; le Shiitaké, Maïtaké, Karawataké chez les champignons chinois, les vitamines et oligo éléments classiques : vit D vit C, zinc , magnésium, sélénium etc.…

Nous ne pouvons citée dans un tel article toutes merveilles que la nature met à notre disposition pour lutter contre les attaques de l’hiver. Cela prendrait 20 pages minimum.

En conclusion pour aborder la mauvaise saison et pour renforcer son élément Métal c’est-à-dire son armure immunitaire, on peut adopter des dizaines de stratégies différentes. La plus simple est :

  1. Bien manger, varié, équilibré, cru si possible, très riche en protéines animales et surtout en pré biotiques pour simuler la flore existante.
  2. Penser tout le temps au parasitisme (vermifuger très régulièrement, on ne s’immunise pas contre les vers) et ne pas sur vacciner contre toutes les maladies systématiquement chaque année.
  3. Adopter des plans simples :
  • Cure de cassis réglisse cyprès échinacée 6 jours par mois : 2ml / 10kg / j
  • Propolis : 1 gélules / jour/ 10 kg 6 autres jours / mois.
  • 1 comprimé de spiruline / j tout l’hiver
  • Vitamines D sous forme d’huile de foie de morue : 1 capsule / jour de septembre à mars.
  • Cure de ginseng rhodiola astragale pour les plus fragiles 10 jours par mois d’hiver 2ml / 10 kg / j
  • Diffuser des huiles essentielles de niaouli eucalyptus Ravintsara ; 15 minutes matin et soir ; dans les locaux fermés pour désinfecter l’air ambiant et les voies respiratoires en cas de risque de toux de chenil.

Voilà ce qu’on peut essayer, Mais comme d’habitude ce ne sont que des propositions de traitements, il faut essayer, tester, valider, adapter, affiner jusqu’à ce qu’on trouve celui qui fonctionne le mieux chez soi.                                                                                             Il faut EXPERIMENTER et PARTAGER vos expériences , les bonnes comme les mauvaises. C’est en échangeant en permanence et en toute humilité qu’on avancera, tous en même temps !

Bon hiver !